Retour et faux départ.
28/08/2011
Un réveil un peu plus tôt, une préparation rapide et vers 9H20 nous voilà déjà devant la gare routière. Grâce au numéro d’immatriculation noté sur le ticket, on repère notre mini-bus. On fait dans le même temps notamment la rencontre de deux françaises (Fin Août est définitivement la période du tourisme pour des français sous ces latitudes !) qui sont parties dans les steppes à cheval avec un guide.
POUUET *Coup de klaxon* Il est 10H, on monte en voiture ! Dans un mini-bus qui a la taille d’une voiture 7 places, pas moins de 13 personnes y rentreront s’asseyant dans un habitacle réaménagé pour autant de monde. Un peu serrés, les genoux se touchent, la voiture est bourrée de bagages mais on s’en sort ! Le réel départ a lieu à 10H30 et ce n’est que 6H plus tard, après un trajet sans encombre où on fera une pause de 30 minutes pour déjeuner (je ne mangerais qu’une sorte macédoine de légume car on n'a plus d’argent liquide) que nous serons de retour à Oulan-Baator !
Si la douche est le passage obligé et salvateur une fois arrivés à l’Auberge – surtout pour Marylou qui ne s’est plus lavée depuis 6 jours - rapidement on planifie d’aller manger au restaurant. Alors qu’on veut rejoindre celui où on avait rencontré le Mongol qui nous avait aidé à commander, ce restaurant comme ceux d’à côté sont fermés. C’est probablement parce qu’on est dimanche soir ! On décide de ne pas abandonner et d’en trouver un ouvert faisant de la nourriture mongole. On finit par y parvenir et rentrons dans un petit restaurant qui ne paye pas de mine où nous sommes les seuls clients. Cependant rapidement rejoins par deux dames britanniques -on doit avoir des aimants qui relient les européens – tous les 4 nous tentons en vain de déchiffrer le menu qui est qui plus est amputé de la plupart de ses plats comme tente de nous l’expliquer le serveur. On se lance donc au pif et le plat servi est finalement plutôt classique avec de la viande et du riz.
En sortant du restaurant, voulant absolument manger des « buzz », ces grosses nouilles fourrées au boeuf, on se rend dans un bar dont on voit le nom dans le menu. Pas de chance, ils n’en font plus, tout comme dans la plupart des endroits d’ailleurs, les Mongols raffolant de ça. Ce seront donc deux Coca et au lit ! Enfin presque puisque avant je passerais un long moment à discuter avec quasiment l’ensemble des client de l’Auberge de la personne infâme qu’est Vincent, le gérant.
29/09/2011
On se réveille autour de 7h. En effet, programme chargé aujourd’hui car nous voulons faire tout plein de choses avant de quitter la ville le soir-même. Enfin… techniquement on ne doit quitter la ville que le lendemain, mais ce détail est corrigé vers 9h30-10h après avoir pris à bon prix un « taxi » de la place Suhbaatar à la gare. Du coup, départ prévu 16H30 !
De suite de la gare, on reprend un « taxi » jusqu’au Black market appelé Narantuul pour y faire des achats de vêtements et/ou objets traditionnels. Barricadé par un mur en béton, le marché est en plein air, en partie recouvert par des toits. Quand on arrive, il ne doit pas avoir ouvert depuis bien longtemps car s’il y a déjà du monde, de nombreux stands sont encore en préparation. Dans un espace immense où on ne sait pas par où commencer, on prend au hasard des allées et traversons des rangées et des rangées de vêtements « normaux » (par opposition à « traditionnels »). On n’y jette même pas un coup d’oeil, n’étant pas venus pour ça même si on aurait sûrement pu en tirer de bons prix.
Au bout d’un moment, alors que le marché finit petit à petit de s’installer, on constate qu’on y vend de tout (très majoritairement des vêtements « normaux » mais ça va jusqu’au bricolage ou encore aux meubles), mais au final très peu de traditionnel ; quelques stands d’objets ou d’encens, un grand espace où sont vendus des tissus de toutes les couleurs et aux différents motifs (mais paraît-il issus pour beaucoup de Chine !) mais seulement maximum deux allées pour des vêtements traditionnels. Je ne me fais pas d’illusions, un espace si petit est fait pour les touristes, les mongoles confectionnant probablement leurs tenues à partir des pièces de tissu. Avec Marylou, on concentrera nos emplettes sur des tenues chaudes (bonnets, pulls gilets) en négociant légèrement les prix (comme ils sont les seuls, il n’a pas possible de trop négocier) puis nous partirons et rejoindrons la place Suhbaatar où nous finirons dans les Souvenirs Shop pour compléter nos achats personnels et cadeaux.
L’heure du repas étant presque arrivée, on décide avec plaisir de rejoindre le restaurant qu’on s’était fait le premier midi dans la capitale mongole. C’est donc avec le sourire et dans la hâte que nous l’atteignons rapidement à pied et y mangeons des plats toujours plus nombreux et différents. Après tout, c’est notre dernier vrai repas (excepté dans le train) en Mongolie ! Rapidement ensuite nous allons dans un cybercafé à côté pour prévenir Olivier, notre hôte à Pékin, de notre arrivée prochaine et tenter, sans succès l’internet étant trop faible, de se connecter au blog afin d’enfin donner de nos nouvelles. C’est donc enfin que nous rejoignons l’Auberge, pour y finir de préparer nos sacs. Alors qu’on avait tablé et qu’on aurait pu être prêts pour 15h00, les gérants de l’Auberge nous ont fait la mauvaise surprise de mettre beaucoup de linge à nous, qu’ils avaient trouvé au pied de nos lits, dans une machine à laver trop peu remplie à leur goût. Quel scandale alors que c’est supposé être un service payant de nous l’imposer ! Du coup « patatras », on fait arrêter la machine en cours et voilà qu’on perd 15-20 minutes à essorer notre linge à la main avant de le mettre encore humide dans nos sacs, les alourdissant au passage. Rha !
C’est donc plus vers 15H30 que nous quittons l’Auberge, rejoignons à pied la Place Suhbaatar pour prendre un « taxi ». Malheureusement, non seulement nous sommes loin d’être les seuls à demander des « taxis », mais en plus les artères sont quasi bouchées ce qui donnera encore moins envie aux gens de s’improviser taxis vu que cela allongerait leur temps de parcours de manière conséquente. On essaye un temps, puis je prends l’initiative de nous faire aller plus au sud, en direction de l’artère qui mène directement à la gare. Alors qu’on s’arrête en chemin pour retenter, face aux échecs et au temps qui tourne, on décide de continuer à marcher en direction de cette artère tout en faisant signe pour d’éventuels taxis. Je panique complètement intérieurement car notre train part dans 35 minutes et la gare est impossible à atteindre dans ce laps de temps.
Finalement, alors que nous atteignons presque l’unique pont d’Oulan-Baator en-dessous duquel passe l’artère qu’on souhaite atteindre, une voiture s’arrête. Le « taxi » ne parle pas un mot d’anglais, met du temps à comprendre que l’on souhaite aller à la Gare et regardera à plusieurs reprises mon plan de la ville. Quand la voiture démarre, je ne fais que croiser les doigts qu’une fois sur l’artère principale, il n’y ait pas autant de circulation…….
…. Horreur ! Je peux immédiatement décroiser les doigts car notre chauffeur vient de s’engager sur le Pont ! Au lieu de prendre l’insertion sur le côté du pont, il a donc pris cet unique pont, puis a fait demi-tour pour le prendre dans l’autre sens à force de nos explications affolées pour lui dire qu’il s’était trompé. Il est trop tard. Faire demi-tour sur le pont embouteillé nous prendra le précieux quart d’heure indispensable pour être sûrs d’avoir notre train. Quand nous arrivons à la Gare, il est 16H35…
Dans un sursaut désespéré, nous volons presque hors de la voiture et courons de toutes nos forces vers les quais pendant que nous mettons nos sacs sur le dos. Dans notre course alors que nous atteignons presque les quais, un Mongol nous crie « Zamyd-Üud ! Zamyd-Üud ! Vite ! » tout essoufflé et en Anglais. Pensant que c’est une quelconque personne de la compagnie des trains nous le suivons jusqu’à ce qu’on comprenne qu’il nous amène à sa voiture… Pour m’assurer que c’est bien un taxi qui voulait se faire de l’argent et non une personne de la Gare qui voulait vraiment nous faire avoir le train, je lui précise que nous n’avons pas d’argent ce qui aura un effet immédiat et calmera immédiatement ses ardeurs. Ceci étant, nous rejoignons donc les quais et constatons que le train n’est plus là, ce que le taxi qui nous a suivi, ne manque pas de nous dire et répéter. Après avoir demandé par curiosité son prix au taxi, nous rejoindrons immédiatement les guichets lorsqu’il nous annoncera 60000 tögrögs (35€) pour deux pour Zamyd Üud alors que notre ticket de train en valait 19000 en tout. Nous espérons obtenir un ticket pour Erlian, la ville frontière chinoise car nous savons qu’un train part plus tard. Compte tenu des prix bien plus élevés du ticket d’après notre guide, je ne me ferme pas quant à l’éventualité de prendre le taxi. Je tente de négocier sans succès et rejoins Marylou qui fait la queue aux guichet quand un autre taxi me fait signe de le suivre. Je refuse, l’obligeant à venir et à négocier. S’il me propose 60 000 Tögrogs (ou Tugriks comme vous voulez) au départ, j’arrive à le faire baisser à 40 000 (23€) pour deux en lui montrant combien le prix qu’il demandait est excessif comparé à ceux que proposaient notre train.
C’est donc ainsi qu’avec Marylou on décide de le suivre pour Zamyd-Üud, posant nos sacs dans le coffre de sa voiture sans plaque tandis que nous allons à l’arrière. Si Marylou semble soulagée, je reste sur mes gardes, m’étonnant qu’un taxi fasse une si longue distance qui nous ferait passer la nuit dans la voiture. Attendant de voir s’il nous fait bien sortir d’Oulan-Baator par la bonne route pour me détendre, je préviens Marylou que s’il tente de nous entourlouper, il faudra qu’elle devienne aussi hystérique que moi, les hommes étant parfois moins enclin à embêter les femmes en colère (chose plus vraie encore en Asie). Malheureusement, ma recommandation se révélera nécessaire…
Alors qu’on atteint presque les limites est de la ville, l’homme s’engage dans une voie sans issue où au bout se dessinent les rails et ce qui semble être une halte ferroviaire. S’arrêtant près de cette dernière, je comprends tout de suite que sa « destination Zamyd-Üud » était en réalité : destination la prochaine gare où s’arrête votre train pour Zamyd-Üud… et ce pour 2 fois -grâce à la négociation – le prix du trajet tout entier ! Si encore l’homme, qui à la Gare de Oulan-Baator, nous criait « Zamyd Üud » en nous priant de nous dépêcher avait peut-être la véritable intention de rattraper notre train tout en s’en mettant plein les poches au passage, en revanche l’homme qui nous a pris savait pertinemment que le train serait déjà partis quand nous arriverions ici car nous avons passé 20 minutes aux guichets de la gare et il s’est même tranquillement arrêté à une station essence sur le chemin.
On s’est fait arnaquer ! Le mot est dit, ce n’est ni plus ni moins qu’une arnaque. Je décide de ne pas me laisser faire et invite Marylou s’emporter également. C’est à l’aide de cris qu’on lui fait comprendre que nous ne sommes pas dupes et savons bien qu’il nous a amené trop tard, le pire étant qu’il voulait qu’on quitte la voiture comme s’il avait effectué sa mission comme prévu. Et pourtant non, car non seulement il n’y a plus de train, mais en plus il disait nous emmener à Zamyd Üud -argument que nous userons à loisir par ailleurs – alors que nous nous trouvons seulement à la sortie d’Oulan-Baator ! Pour sa défense, je dirais seulement que son anglais était tellement inexistant qu’il n’aurait pu de toute manière nous expliquer que ce n’était pas Zamyd Üud mais le prochain arrêt de notre train pour la ville.
Ceci étant, je lui demande de me suivre dans la Halte Ferroviaire où je trouve deux employées auxquelles je tente d’expliquer la situation de mon ton le plus perdu et choqué. Malgré un anglais leur faisant défaut, les femmes finiront par comprendre, mais ne prendront pas parti, trouvant probablement la situation plus que logique dans une ville où règne une forte pauvreté (bien que peu visible du centre-ville) : l’homme n’a fait que profiter d’une occasion de gagner de l’argent. Après arnaque ou pas arnaque, plus rien ne semble choquant puisque chacun « fait ce qu’il peut ». Si je n’aurais aucune explication venant corroborer ma théorie, la réaction des femmes ne laisse que peu de doutes. Invitant toujours Marylou à ne pas lâcher l’affaire, car dans l’histoire on s’est quand même bien fait plumer comparativement au faible coût de la vie en Mongolie et ce d’autant que n’a plus du tout d’argent liquide (et pas de distributeur dans le coin !) et perdons en théorie un jour de visite à Pékin au profit d’Oulan-Baator. A l’usure, après 20 minutes où Marylou aura même une interlocutrice au téléphone censée parler anglais, mais ne comprenant finalement rien à notre histoire, et où j’insisterais bien auprès de l’homme sur le fait qu’on n’a plus d’argent ni pour manger, ni pour boire, ni pour dormir et surtout pour rejoindre le centre-ville, ce dernier finit par nous rendre 10 000 T. Culotté, il ira quand même jusqu’à proposer qu’on ajoute 40 000 T de plus pour qu’il nous amène réellement à Zamyd Üud…. Moi j’ai envie de dire : quel Zamyd Üud cette fois ? en pleines steppes ? Non merci !
Alors qu’il finit par partir, étant parfaitement dégoûté de cet enchaînement de malchance (train manqué + arnaque) et ne sachant trop que faire dans ce dernier quartier d’Oulan Baator pas vraiment rassurant, je finis par rejoindre la Halte Ferroviaire pour réexpliquer et inviter les femmes à nous aider. J’espère secrètement qu’elles nous annoncent un train qu’on aurait pas su allant à Zamyd Üud ou dans sa direction ce qui nécessiterait ensuite une correspondance, ou bien qu’elles nous appellent un taxi de bonne composition pour nous ramener gracieusement au centre, ou bien qu’elles nous ramènent elles-mêmes après leur service ou enfin qu’elles nous proposent au pire de dormir à même le sol dans leurs bureaux en attente du train du lendemain. Rien de tout ça arrivera malheureusement. Si elles appellerons des collègues que j’aurais au téléphone et parlant - enfin ! – un anglais correct, celles-ci ne feront que confirmer qu’il nous faut attendre le lendemain. A la suite de ça, elle nous annoncerons purement et simplement que la Halte est fermée, nous invitant à sortir sans plus de considération pour notre situation. Nous voilà donc dans la cour poussiéreuse de la Halte ferroviaire, à l’autre bout d’Oulan-Baator sans savoir du tout comment rejoindre le centre outre 3 heures de marche. C’est qu’on atteint bientôt les 19h ! En toute logique, on décide de rejoindre la route et c’est avec joie qu’on remarque un arrêt de bus dont une personne y attendant nous confirme qu’il va au centre.
C’est donc ainsi, dans un trajet de bus de presque une heure, très fortement ralenti par les bouchons, que nous rejoindrons la Place Suhbaatar, referons à pied et à contrecoeur le trajet vers l’Auberge. C’est complètement déçus d’une journée dont la dynamique n’avait comme finalité qu’un départ, que nous reprenons quartier dans l’Auberge, sans éviter au passage d’essuyer les railleries de l’infâme gérant.
Fort heureusement, une soirée à discuter avec deux Suissesses joviales nous permettrons, jusqu’au moment de dormir, d’oublier momentanément cette mésaventure et ainsi trouver le sommeil plus que mérité.
Yayann
pap a écrit le 23-09-2011
RépondreSupprimerAH GALERES QUAND TU NOUS TIENS!!!!!!!
didpap