Sur les traces de Gengis Khan…

 



22/08/2011 

On se réveille vers 7h30. Le temps de se doucher et de profiter goulûment des tartines et du thé gratuits, nous voilà partis avec nos sacs allégés de ce qui n’était pas nécessaire pour la randonnée. On cherche sans succès un cybercafé ouvert et nous résignons donc à aller à la gare routière sans que l’on ait pu donner de nouvelles sur le blog avant notre retour de la randonnée.

Pour trouver notre bus parmi les dizaines et dizaines de bus minibus et jeep qui sont stationnés à la gare routière, nous n’avons que la marque et la plaque d’immatriculation. Si nous voyons plusieurs bus allant à Kharakhorum, aucun n’a la bonne plaque. Je finis par demander à des chauffeurs qui m’emmènent à un bus qui n’a pas la bonne plaque. Je demande donc confirmation en anglais, en précisant l’heure de départ, sans nécessairement attendre de réponse car les Mongols sont peu nombreux à parler anglais. Coup de chance, une de personnes présente me confirme cela et me rassure. On prend ainsi place, nos sacs à nos pieds tandis qu’un homme s’approche vers moi en me tendant la main. Je lui sers la main, pensant que c’est le chauffeur ou équivalent, avant de reconnaître un bonhomme, qui quelques minutes auparavant dans le petit supermarché de la gare, m’avait déjà tendu la main et avait tapé son poing contre sa main à quelques centimètres de ma tête en voyant que je ne la lui serrais pas. En effet, bien que touriste occidental, je ne suis pas non plus un objet de foire qui se doit de serrer des mains sans raison et à n’importe qui ! Je lui avait donc fait un sourire et un froncement de sourcil d’incompréhension signifiant quelque chose comme « Pourquoi devrais-je te serrer la main ? Qui es-tu ? ». Bref, toujours est-il que j’ai bien fait de la lui serrer cette fois-ci, même si c’était « involontaire », car on comprendra rapidement que lui et deux acolytes sont des caïds qui imposeront leur volonté (ils parlent et chantent fort, font arrêter le bus quand ils ont envie de faire pipi etc.) et chercheront les embrouilles dans le bus.

Toujours est-il que 6h plus tard, nous voilà à Kharakhorum (ou Karakorum)!

 


On souhaite acheter immédiatement les billets pour le retour, mais on comprend pas quel bâtiment constitue la gare routière car celui devant lequel on a été déposé nous paraît désaffecté. Alors qu’on tente de demander à différentes personnes, sans succès par manque d’anglais de leur part, nous irons finalement au commissariat, un policier nous expliquant que c’est bien le bâtiment devant lequel on a été déposé, mais qu’il ne rouvre que le lendemain à 10h.

On décide donc d’attendre le lendemain que la gare rouvre, ce qui nous empêche de partir de suite pour démarrer notre randonnée.  On sort donc de la petite ville composée quasi-exclusivement de petites maisons en bois pour poser notre tente dans une immense plaine située entre cette première et des montagnes, et où se croisent chevaux, troupeaux de moutons et vaches que les citadins possèdent.

N’étant pas très tard, on se permet un moment de détente dans la tente. Alors que nous voyons un troupeau de chèvre passer non loin de la tente, le « berger » s’approche et s’assoie de tout son poids dans l’entrée de la tente. C’est un vieux monsieur doté d’un manteau, d’un jogging et de grosses chaussures. De sa bouche à laquelle il manque des dents, il commence à nous parler en mongol. Il comprend que nous ne comprenons pas (c’est compris ?) et nous parlons donc chacun dans notre langue avec l’aide de signes de la main. Il sera ainsi très curieux que l’on dorme là, penchant d’autant la tête pour voir à l’intérieur, nous annonce de la pluie et de l’orage (on pouvait remarquer des nuages menaçants mais pas certifier que ce serait pour notre pomme) et nous explique qu’il vit dans une maison à la bordure du champs, de l’autre côté de la route. Alors qu’il fait demi-tour, je le rattrape et lui offre un cigarillo que j’avais apporté pour le voyage. On en fume chacun un ensemble puis il s’en va et c’est un homme plus jeune, plus édenté et avec un chapeau qui le remplace. On comprend rapidement qu’il est muet ce qui rend la conversation d’autant facile car il est habitué à faire des gestes. Nous vivons ainsi des minutes magiques où l’on échange sur divers sujets. S’il nous parlera également de l’orage qui va arriver (car c’est la raison pour laquelle il ne peut rester longtemps et doit rentrer les bêtes), il nous indiquera cependant une colline où se trouve un bâtiment qui est censé protéger tout la vallée et ce même de l’orage. Nous apprendrons également entre autre qu’il est le fils du « berger » et qu’il a toujours grandi et vécu dans la maison de l’autre côté de la route.

Alors qu’il nous laisse, ramenant le troupeau, on décide de se faire à manger. On sort donc, comme d’habitude, réchaud, popotes et pâtes chinoises devant la tente. Alors que nous somme en train de faire chauffer l’eau, 3 enfants que l’on entendait depuis un moment jouer au loin, s’approchent et se posent avec une couverture à dix mètres de l’entrée de la tente en nous regardant, chuchotant et rigolant. On leur fait signe de s’approcher, ce qu’il finissent par faire, s’installant eux aussi autour du réchaud. Je leur offre alors des ballons de baudruche longs, que des gens avaient laissé dans l’auberge de jeunesse à Irkutsk et que j’ai ainsi récupéré, puis leur en faire cadeau d’un chacun. Alors qu’ils tentent tous, de manière très amusante et touchante, de les gonfler, je comprends rapidement que ce type de ballon ne peut se gonfler qu’avec une machine.

Finalement, les enfants s’en vont, rappelés par leur présumée mère, ravis quoique probablement frustrés de leur cadeau. Nous mangeons ainsi en reparlant de ces rencontres inattendues et inespérées que nous venons de faire alors que nous ne sommes qu’à la lisière de Kharalhorum ! Les steppes promettent d’être riches alors !

Alors qu’on se couche dans la tente, le fameux orage éclate bien, déversant le torrent d’eau le plus long que ma tente ait eu à supporter en 8 ans de vie. On ne peut pas ne pas penser à nos récentes connaissances qui avaient su le voir venir. Heureusement pour ma tente, elle tient le coup, on mettra une cape de pluie entre les deux parois pour mettre fin à quelques écoulements éparses et éteindrons rapidement tout appareil afin de ne pas attirer l’orage car nous sommes une tente, sur un relief on ne peut plus plat, donc d’ores et déjà largement susceptibles de l’attirer. Contraints de rester dans le noir, nous nous couchons donc et nous endormons au son berçant des goûtes tombant sur la toile de tente.

23/08/2011

Lorsqu’on se réveille, la tente a déjà entièrement séché de l’orage du début de nuit, le soleil, bien que menacé par des nuages, ayant fait son oeuvre. A 10h30, nous voilà à la gare routière pour acheter les tickets de retour vers Oulan-Baator. 20 minutes plus tard, on comprend que l’on ne peut acheter des tickets que du jour pour le lendemain. Arf! ça nous oblige à revenir plus tôt sur Kharakhorum d’autant qu’on apprend qu’on ne pourra prendre le bus que le 28 car le 29 (date que nous avions prévu) aucun bus ne circule ! C’est donc une randonnée un peu amputée qui s’annonce.

Après un dernier tour au supermarché pour acheter des gâteaux et autres pains, pour avoir de quoi manger pour le petit déjeuner et autres petites faims contrairement à notre randonnée sur l’Ile d’Olkhon, nous partons en direction du Sud, vers la colline que nous a désigné la veille le fils du « berger », censée protéger toute la vallée.  A son sommet se trouvent trois murs circulaires montrant l’expansion des mongols sur des cartes en mosaïque , tandis qu’au centre se place un haut autel de pierre avec des banderoles et tissus colorés.



De l’autre côté de cette colline, au sud, se trouve la vallée d’où provient la rivière qui baigne Kharakhorum. Superbe panorama sur cette étendue entre les montagnes où l’on aperçoit chèvres, chevaux et moutons. Nous décidons de nous engouffrer dans cette direction.  C’est avec un temps mitigé que nous ferons nos premiers vrais pas de randonnée en Mongolie avant de nous poser sur une des berges de la rivière pour nous restaurer. Quand nous repartons, le temps s’est couvert, nous obligeant à mettre nos polaires, mais il n’est pas désagréable de marcher sans qu’il fasse trop chaud et d’admirer des paysages avec un temps sombre.

Un jeune cavalier nous passe devant en souriant et avec dextérité et au galop va chercher ses chèvres et moutons qu’il ramène près de la yourte où il vit. Ah ! C’est vraiment la Mongolie ! Peu de temps après, une bonne pluie se met à tomber. Plus ou moins à l’abri dans nos capes de pluie, il n’en n’est pas moins désagréable de marcher et surtout de ne pouvoir s’arrêter faire une pause dans un endroit abrité car les montagnes et vallées ne sont exclusivement qu’étendues de verdure. Je décide alors de forcer la chance. Comme nous voulons ET nous abriter ET rencontrer et vivre avec des locaux, je nous fais asseoir sous la pluie à 20 mètres d’une yourte où je viens de voir un mongol partir à cheval. J’espère par cette technique attirer son attention et attiser sa curiosité. Lorsqu’il revient 10 minutes plus tard, il nous aperçoit et BINGO, il nous fait signe d’entrer dans la yourte !

Il appelle sa femme, qui directement nous fait asseoir et nous sert du lait de jument fermenté dans un grand bol qu’on se partage avec Marylou. Et voilà ! Après tant de spéculations sur cette boisson, nous finissons enfin par la goûter ! Je n’aime pas. Ca a le même goût que le Tan (la boisson que j’avais mise par erreur dans les crêpes à Moscou en pensant que c’était du lait) ou du moins du souvenir que j’en ai. Heureusement, Marylou ne trouve pas ça si mauvais et c’est elle qui boira la majorité du bol. Seulement, dans leur gentillesse, le bol à peine terminé nous voilà déjà resservis ! Pouaah ! Je crois désormais que je peux manger du fromage de chèvre vu comme c’est fort alors que je n’ai jamais aimé ça. Alors qu’on essaie un peu de communiquer, tout le monde est réuni dans la yourte à l’abri de la pluie. Se trouvent donc présents la couple d’une cinquantaine d’années et leur petite fille en vacances chez eux et vivant avec ses parents à Oulan-Baator.

 Assis sur l’unique lit de la pièce circulaire, je demande à Irtn Timik (transcription phonétique du nom), soit la femme qui elle est assise près du poêle au centre de la pièce, s’ils dorment tous les trois là. Avec rires et gestes ils s’amusent de ma réflexion et m’apprennent qu’ils dorment dans la yourte juste à côté (il y a effectivement deux yourtes, l’autre étant plus petite) et que celle-ci est la yourte à vivre où nous allons dormir. Nous voilà donc naturellement invités à dormir dans une yourte traditionnelle ! Le rêve ! Dans le même temps, afin que nous ne manquions pas de choses à manger, ils nous donnent des pommes de pin dont ils mangent avec assurance les pignons. Il est plus difficile pour nous de casser la « coquille » du pignon avec nos dents sans casser le pignon lui-même. C’est donc malhabilement que nous les mangerons, avalant parfois les pignons avec la coquille par exaspération. Pour faire passer ça, je sors de petits gâteaux achetés à Oulan-Baator que je propose également à tout la famille qui les mange goulûment.  Elle nous offre ensuite des gâteaux épais circulaires où la surface beige et dure fait penser à de la glace congelée. Je croque. POUAAAAAAAAAAAAH. Un gâteau au concentré de lait de jument fermenté !!! Autant dire le même goût puissance 10 ! Vite faire bonne figure et ne pas laisser paraître qu’on n’aime pas ! Etant pour le coup incapable de croquer à nouveau, je trouve un subterfuge en sortant l’appareil photo. Alors Irtn Timik nous demande d’où on vient. Elle arrive à comprendre qu’on vient de France (j’avais peur qu’elle ne sache pas où c’est) et nous montre une des photos présente sur l’autel. En effet, toujours au fond d’une yourte, à l’opposé de la porte d’entrée se trouve des coffres sur lesquels sont posées au centre des petites statues, colliers ou images bouddhiques et de part et d’autre des planches où sont placardées des photos des proches. Irtn Timik nous montre ainsi une photo d’elle avec Por (son mari) et ses quatre enfants alors tous jeunes. Elle nous explique que c’est un français qui les avaient pris en photo et leur avait envoyé la photo par la Poste. Je lui demande donc son « adresse » (qui est en fait sûrement celle de la Poste de Kharakhorum) et lui promet de lui envoyer les photos. Elle est ravie.

Par la suite, pour combler le fossé linguistique, Mounkoun Touml, la petite fille de même pas deux ans est notre lien. Nous rigolons de ses pitreries et jouons avec elle en compagnie de Irtn Timil. C’est une petite pleine de vie et surtout qui n’a peur de rien. Elle tombera de nombreuses fois et rigolera à chaque fois, à défaut de pleurer. Elle est trempée jusqu’aux os, mais c’est pas ça qui va l’empêcher de continuer à jouer dehors.



Plus tard, alors qu’Irtn Timik s’est mise à tresser une corde, nous décidons de l’aider ce qui lui permettra de rapidement vaquer à d’autres occupations. Vient ensuite le moment de traire les juments. Por comme Irtn Timil nous invitent  à venir voir et à prendre des photos. Il pleut encore faiblement. On a vite froid, ce que ne manque pas de remarquer Irtn Timil qui nous apporte deux gros manteaux traditionnels mongols. Grand honneur ! Alors que Marylou joue avec la petite, l’empêchant dans le même temps de venir perturber les chevaux, j’assiste de mon côté à la traite des juments. Ils font venir un poulain pour qu’il tête une jument afin de provoquer une montée de lait et/ou que la jument ait confiance, puis tiennent toujours le poulain dans le champ de vision de la jument sauf que c’est désormais eux qui la traient. Ils répéteront ainsi cette opération sur l’ensemble des juments et obtiendront deux bons seaux de lait.

Après cela, Irtn Timik nous propose de manger du mouton ou de la chèvre (on n’arrive pas trop à savoir car ils nous montrent les os recouverts d’un peu de viande pré-cuite) et nous lui proposons d’agrémenter cela avec du quinoa acheté sur Lyon. C’est donc ainsi qu’on se réunit autour de la petite table  du côté de l’autel pour manger le quinoa dans des petits bols tandis qu’ils nous décrochent la viande des os avec un couteau. Je décide de la mettre dans mon bol où se trouve le Quinoa encore chaud afin de la cuire quelque peu. En guise d’eau, ils servent dans leur large bol qu’on se fait passer du lait de jument fermenté.

Une fois nos bols finis, ils font digérer la chose avec de nouveau de bonnes gorgées de lait de jument fermenté. Pour ce faire, ils jouent à un jeu dans l’esprit du « Pierre, Feuille, Cailloux, Ciseaux », le perdant devant devant tout boire. Après avoir compris les règles, on se risque à jouer avec Marylou – et face à leur envie de voir jouer aussi. Je perdrais évidemment contre Por -Gloups !- mais ne parviendrais qu’à boire quelques gorgées. J’ai beau un peu m’habituer, je n’en suis pas au point d’arriver à tout boire d’un coup. Ils ne s’en formaliserons pas fort heureusement, rigolant même de tout ça. Après un petit thé qu’on leur a proposé, Irtn Timik nous enlève deux fins matelas qui composent le lit sur lequel nous étions assis plus tôt et s’arrête là quand elle remarque que nous avons l’intention de mettre nos sacs de couchage dessus. Nous montrant comment éteindre la faible ampoule qui fonctionne à l’aide d’un petit panneau solaire; et nous invitant à fermer la porte derrière eux avec le loquet, Por et Irtn Timik nous laissent nous reposer en nous servant préalablement du lait de jument fermenté dans le grand bol au cas où dans la nuit on aurait soif. Je ne sais pourquoi, mais je sens que je n’aurais pas soif…

C’est ainsi que nous éteignons un peu plus tard la lumière pour passer notre première nuit dans une yourte authentique. Magique !

24/08/2011

Réveil dans la yourte. Dehors on peut encore entendre une pluie fine tomber. A peine le temps de ranger nos sacs de couchage que Irtn Timik et Por arrivent. Si Por repart rapidement s’occuper des bêtes, Irtn Timik quant à elle s’active et fait chauffer du lait de vache avec de l’eau. L’odeur qui se dégage de la boisson une fois versée dans des bols n’est pas super et manque de faire vomir Marylou, mais c’est autrement plus doux que le lait de jument fermenté ! On la voit ensuite peler des patates avec le même grand couteau qui servait la veille à décrocher la viande des os. Etant donné mon manque d’habileté à peler les patates ( et ce d’autant avec un grand couteau – c’est Marylou qui se porte volontaire pour suppléer Irtn Timik, qui nous laisse volontiers faire, préparant de son côté de la pâte avec de la farine.

Alors qu’on se retrouve rapidement avec rien à faire, que le couple travaille et que Mounkoun Touml continue de dormir, se pose l’inévitable question de savoir « est-ce qu’on dérange ? ». Il est vrai que nous aimerions rester le plus longtemps possible, mais ne voudrions pas abuser de nos hôtes tout ça parce qu’ils sont trop gentils pour nous demander de partir. Nous indiquons donc à Irtn Timik que nous allons partir, préférant prendre les devants. Elle nous fait signe de d’abord petit déjeuner puis ensuite y aller. Au moins on est fixés !

Arrive donc le moment où le petit déjeuner est prêt. Elle réveille Mounkoun Touml et tous les 4, on s’assoit autour de la petite table. C’est dé-li-cieux ! C’est composé de la pâte qu’elle a coupé en fines bandes, des pommes de terres coupées plus tôt et de la viande (ne me demandez pas laquelle) qui était en train de sécher accrochée au « plafond » de la yourte.

Après manger nous nous en allons donc comme convenu. On se remercie et se dit au revoir chacun dans sa langue respective. Alors que nous nous éloignons de la yourte, Irtn Timik et Mounkoun Touml nous regardent partir depuis la porte -cette dernière manquant de presque nous rejoindre en courant – et au loin, dans les montagnes on aperçoit Por, au galop sous les fines goûtes de pluie, en communion avec son cheval, symbole du nomadisme et de la liberté du mode de vie mongol.

On ne marche pas très longtemps dans la vallée en direction du sud, avant de s’arrêter près de la rivière sous un des rares bosquets d’arbres. Il faut profiter en effet de ses abris car il pleut toujours, bien que faiblement. On décide aussi de re-petit déjeuner, pas que nous ayons particulièrement faim, mais comme nous avions acheté du pain et de la pâte à tartiner pour ce repas, on ne veut donc pas le rater !

Quand on reprend la marche, on décide rapidement de quitter la vallée – qui nous emmènerait toujours plus au sud et nous obligerait à ce qu’on fasse le même chemin en sens inverse pour revenir à Kharakhorum – et de traverser les collines à l’est ce qui nous permettra à terme de rejoindre Kharakhorum en faisant une boucle. Si nous marchons au départ entre les collines, dans les sillons d’écoulement des eaux, et croisons ainsi quelques yourtes en prenant bien soin de regarder et sourire à leurs occupant au cas où ils auraient envie de nous inviter, on marche ensuite sur les sommets vallonnés, accompagnés d’une légère bruine avec dans un premier temps plus aucune yourte à l’horizon bien que nous croisions encore des troupeaux de moutons, chèvres et chevaux.

Ce n’est que bien des kilomètres plus loin, après avoir mangé en profitant d’une accalmie de la pluie – à défaut de celle du petit vent glacé – que nous reverrons des yourtes et même deux maisons en bois, le long du sillon d’une rivière dans une vallée bien plus étroite que celle quittant Kharakhorum.  Alors qu’on monte sur une colline avoisinant pour avoir un meilleur point de vue et qu’on manque de peu de se faire réinviter par un « cavalier » avec qui nous échangeons quelques mots et de nombreux regards, je comprends que cette rivière est celle affichée sur la carte et qui coule jusqu’à l’autre côté des colline. Voilà donc le chemin tracé pour en sortir ! Avant de se remettre en route, on ne manque pas de profiter du fabuleux panorama que nous offre la colline sur un plateau où se situent quelques yourtes et maisons, dont la terre est battue tout autour tellement qu’elle a été piétinée par des bêtes, ce qui contraste avec le reste de la verte vallée et la rivière qui serpente aux pieds du plateau.

Quand on se remet en route en suivant cette rivière, on remarque que l’on marche délibérément en direction de la pluie. Cela ne loupe pas. C’est un petit déluge qui nous accompagne durant plus d’une heure tandis que nous ne cessons de croiser des yourtes le long de la rivière. Seulement, nous ne voulons pas user du même stratagème qui a permis d’être invité chez Por. On préfère marcher sous la pluie bruyamment pour qu’ils nous entendant et sortent de la yourte voir ce qui se passe. C’est réussi, on intrigue bien les gens (et les chiens…), mais aucun ne nous invite, peut-être parce qu’ils voient qu’on continue notre route.

Quand une accalmie reviendra, et lors qu’on atteint une petite surélévation par rapport à la rivière, on a le point de vue sur le reste de la vallée à descendre. Je préconise qu’on s’arrête ici avec en viseur l’objectif du lendemain et ainsi profiter de la retraite de la pluie. On monte donc la tente, finalement pas mécontents de ne pas s’être faits invités car on peut vivre à notre rythme.  Ce n’est qu’après qu’elle soit montée que je remarque que 50 mètres en contrebas se trouvent trois yourtes, ce qui me laisse penser que le chef de la famille passera tôt ou tard à cheval devant notre tente.  Bingo ! Alors que nous sommes en train de préparer à manger, on l’entend qui arrive avec son cheval. D’une trentaine d’années il s’approche en souriant à la suite de nos bonjours tout sourires. Il finit par nous inviter à boire un coup (enfin c’est ce qu’on croît !) et on tente de lui expliquer qu’on viendra après manger. Ceci étant, il s’éloigne et on mange donc nos pâtes. On a à peine le temps de terminer qu’on entend une voiture s’arrêter. On sort de la tente et on voit le même gars accompagné d’un autre homme (qui se révélera être son petit frère) qui lui parle anglais. Il nous invite à venir dès à présent chez eux. Avec plaisir ! Nous ferons les 50 mètres qui séparent notre tente de la yourte en voiture. Soit.

On rentre dans une des trois yourtes, elle est très bien éclairée et des tapis recouvrent partiellement le sol et les « murs ». Au-delà de ça, ce qui est frappant est que la yourte est bondée ! Quand nous entrons, pas moins de 8 paires d’yeux nous observent ! Se trouvent en effet présents la femme du chef de la famille qui est venu nous aborder à cheval, ses quatre garçons, sa mère et ses grands parents. En comptant le chef et son frère, nous serons ainsi 12 personnes dans la yourte. En réalité, le petit frère qui parle anglais vit à Oulan-Baator et la mère à Kharakhorum mais cette dernière a fait le déplacement car les deux grands parents sont malades.

Grâce à l’anglais du petit frère, on saura ce que veulent dire les gens et pourrons répondre en conséquence. On saura ainsi que le grand père était très heureux de nous accueillir et… qu’on est invité non à boire un coup mais à manger ! Heureusement, il reste un peu de place dans nos ventres pour les nouilles à la viande qu’elle a préparées. En guise de boisson, on a du lait de jument fermenté qui est moins fort que celui de Por et passe donc un peu mieux. Le temps de manger, nous continuons quelque peu à discuter avec le petit frère, sous les yeux curieux de tous mais surtout des enfants et on apprend qu’ils ont accueilli 5 italiens avec leur guide quelques jours auparavant. A priori, les guides emmènent les touristes dans les yourtes au hasard, donnant de l’argent aux gens en dédommagement. Bien entendu, il y a aussi des familles qui ont des « contrats » avec des guides et accueillent tous les soirs des touristes à dormir. Bref, ceci valorise d’autant qu’une nouvelle fois on s’est fait gracieusement invité et non s’est imposé chez les gens.

Alors que nous quittons la yourte après manger pour rejoindre la tente (tous allant se coucher), le chef de la famille nous raccompagne dans la nuit étoilée et nous invite pour le petit déjeuner du lendemain. Quelle générosité !

25/08/2011

On se réveille naturellement un peu avant 9h et on décide de petit déjeuner avec du thé et des tartines de pâte à tartiner. Eh oui, malgré le petit déjeuner qui nous attend dans la yourte, on ne peut se passer de chocolat !

Vers 9H30, le chef de famille, voyant qu’on a ouvert la tente, vient nous chercher avec son cheval pour nous inviter à aller dans la yourte. Quand nous y entrons, sont seulement présents les enfants (qui ne cesserons d’entrer et sortir cependant), la femme du chef et la grand mère. On se sent un peu honteux car tout le monde semble avoir déjà mangé. On s’assoit donc seuls autour de la table et elle nous sert des gâteaux au concentré de lait fermenté (stylisé d’une autre forme que chez Por) et de la genre de pâte visqueuse qui se pourrait bien être le conglomérat des résidus de la fermentation. Redoutant avec force les gâteaux concentrés, ceux-ci se révèlent eux aussi bien moins forts tandis que les prétendus « résidus de fermentation » n’ont que peu de goût et donc atténuent celui des gâteaux. Avec ceci, elle nous sert un bol de lait de vache chaud, puis dès qu’on aura tout terminé, elle nous servira du thé. Nous sommes pleins ! Alors qu’on s’éclipse gênés car ça donne un peu l’impression de restaurant, en guise d’une maigre contrepartie, je propose au chef de famille de prendre des photos de lui sur son cheval, que j’ajouterai avec celle que j’ai pris la veille de la famille et enverrai à l’adresse mail que m’a laissé son petit frère la veille.

Je m’exécute puis nous repartons ensuite, après avoir plié la tente, le long de la rivière dans notre descente de la vallée. En moins d’une heure, nous voilà sortis des collines au sud est par rapport à Kharakhorum. Le temps d’une courte pause puis nous avançons le long d’une autre rivière vers le sud. Alors qu’on s’arrête pour manger, une immense plaine s’étend sous nos yeux. Si nous pouvons apercevoir des montagnes de tous les côtés, celles-ci sont néanmoins relativement éloignées les unes des autres. Tout ce spectacle est sublimé par le soleil qui a enfin décidé de faire son apparition. C’est magnifique ! Après une étude de la carte, on décide de suivre la rivière qui, toujours en direction du sud (bien qu’elle bifurque ensuite vers l’est pour contourner un massif montagneux) pour atteindre ce qui nous semble être indiqué une source dans le flancs d’autres montagnes.

On marche ainsi dans ces plaines, dépassant chèvres, chevaux, vaches et yourtes sous un soleil toujours présent. Relativement rapidement cependant, des profonds ruisseaux se jetant dans la rivière que l’on suit nous barrent la route. Si on tente de trouver à chaque fois l’endroit le moins large pour traverser en sautant -ce que je parviendrais toujours à faire, allant jusqu’à balancer les sacs de l’autre côté au préalable – Marylou aura quant à elle un échec à son actif qui la fera s’étaler presque de tout son long dans l’eau. Vous vous imaginez bien le fou rire !

Ensuite viendrons des marécages, ou plutôt des pseudos-marécages. Si la carte indique des marécages un peu plus loin, elle n’évoque en rien ces étendues d’herbes trompe l’oeil car gorgées d’eau. Viendra donc inévitablement le moment où l’eau dépassera le niveau de nos semelles sans qu’on y prenne garde, nous forçant à traverser en courant et criant -car sinon ce n’est pas drôle – se retrouvant mouillés jusqu’à mi-tibia.


Alors qu’on s’habitue à peine de marcher avec un marais dans chaque pied, la rivière se met à longer de moins en moins près la montagne, pour prendre place bien plus au centre de la large zone de steppes. Pris au dépourvus, car on n’avait pas remarqué à l’aide de la carte que le détachement serait si important, on se met dans l’idée de la traverser pour qu’on puisse longer le massif montagneux pour atteindre celui où il y a la présumée source sans faire le détour imposé par la rivière. Seulement, cette rivière est malheureusement trop large pour qu’on puisse la sauter, et pas assez pour qu’on puisse la traverser en chaussures (car maintenant on s’en fout de mettre les pieds dans l’eau ! Mouillés pour mouillés !). On prendra donc dans un premier temps la décision de revenir sur nos pas, ce qui équivaut à quasiment annuler la marche du jour, pour prendre un pont qui se trouve juste après la sortie des collines. Alors qu’on se retape les ruisseaux à traverser, je remarque un passage où un berger fait traverser ses chèvres sans que celles-ci aient la tête dans l’eau. Bingo ! on peut donc bien traverser cette rivière ! On s’exécute donc dans une eau qui me monte presque aux genoux (c’est haut sur pattes des chèvres quand même !) et décidons pour rattraper le temps perdu  de gagner la source non en contournant le massif montagneux, mais en grimpant dessus ! Ascension sans difficulté sous un soleil déclinant mais baignant de sa lumière rougeoyante la vallée dont on distingue de loin les animaux, yourtes et rivières au flot tranquille. Fantastique panorama !

Après plus d’une heure de marche dans ce massif, je me rends compte de l’important éloignement de la montagne où se trouve la source comparé à ce que pourrait laisser penser la carte. Arrivés au niveau de la dernière colline du massif, je décide de la gravir pour que l’on plante la tente à son sommet. S’offre alors à nous tout un nouveau panorama, non seulement partiellement sur des montagnes loin au sud, mais surtout directement devant nous, sur d’immenses plaines au nord ! Pour la toute première fois depuis que nous sommes en Mongolie, on contemple des steppes à perte de vue, sans aucune montagne à l’horizon, juste une immense étendue plate parsemée de quelques rares yourtes. Notre point de vue est si bon qu’au loin, tout au nord-ouest on distingue les murs blancs du monastère de Kharakhorum. Voilà notre route du retour virtuellement tracée !

C’est dans la tente face à un tel spectacle que nous mangerons avant de fermer la tente, discuter jusque tard dans la nuit et dormir.

26/08/2011

Réveil humide.  Pas qu’il pleuve, mais je remarque de l’intérieur de la seconde peau de la tente (celle imperméable) est mouillé. J’ouvre la fermeture de la porte et trouve l’explication : nous sommes dans la brume ! Moi qui espérait un soleil radieux pour sécher nos chaussures et chaussettes mouillées c’est râpé ! Des pellicules d’eau/givre sont même figées dessus ! Néanmoins c’est provisoire puisqu’à partir de 9H, les nuages sont dissipés pour laisser place au soleil le plus radieux depuis notre arrivée dans les steppes. Si seulement j’avais su que ça se dissiperait rapidement, j’aurais attendu avant de faire mes besoins dans la brume à m’en geler les miches… Toujours est-il que pour laisser le temps à nos chaussures de sécher, on décide de ne partir qu’après le déjeuner.

Ce n’est donc que sous les coups de 13h que nous nous mettons en toute dans ces steppes « infinies » en direction de Kharakhorum qu’il nous faut atteindre le lendemain pour acheter les billets du bus retour. C’est sur un sol plat et quasi désertique que nous marchons les premières heures. L’eau potable menaçant de manquer pour les prochains repas (car ils sont uniquement composés de pâtes chinoises et nous au moins du thé deux fois par jour – eh oui très cher -) il est nécessaire que l’on atteigne un point d’eau.


Après avoir rejoint une mare à l’eau trop stagnante et trouble pour être potable, on atteint finalement une rivière qu’il nous est nécessaire de traverser pour continuer notre chemin. Alors qu’on se pose pour remplir nos bouteilles d’une eau verdâtre – que l’on prendra soin de réserver aux repas histoire qu’elle soit bouillie et d’y mettre des pastilles anti-bactériennes- je décide également de me doucher. Seulement voilà, on est à 30 mètres d’une petite maison en bois posée seule elle aussi le long de la rivière et son occupant a priori ne l’entend pas de cette oreille. En effet, alors qu’on est encore en train de remplir les bouteilles, un mongol d’une trentaine d’années habillé d’un jean, un polo blanc et de lunettes de soleil – en clair, très citadin pour les steppes – vient en face de nous, de l’autre côté de la rive nous demandant si on a l’intention de traverser. Nous répondons par l’affirmative puis il s’accroupit et attend en nous regardant. Okay…heu le truc mon gars c’est que j’aimerais bien me doucher là tu vois ! Je fais donc comme si je ne comprenais pas et m’assoit sur les sacs à mon tour, histoire qu’à l’usure il se lasse et s’en aille.  Quitte à jouer au con… Après tout, on est très souvent passé près de yourtes et leurs occupants ne nous ont jamais fait ça ! Bien au contraire ! De toute façon je vois qu’on a pas affaire au même type de personne quand bien même sa maison se situe dans la steppe. Ceci étant, au bout de 5 minutes (alors que Marylou est partie se promener, gênée de la situation), il m’exhorte à traverser, je refuse, puis demande si je compte camper là, ce à quoi je réponds par la négative. Alors que je comprends que cet imbécile a décidé clairement de nous emmerder jusqu’au bout, je décide de laisser tomber et de remonter la rivière trouver un coin où on sera tranquilles. On fait bien de décider ça car deux acolytes viennent rejoindre notre homme. Alors qu’on s’en va, ils nous balanceront un « bye » morts de rire et heureusement ne nous suivront pas.

Je finirais donc bien par me doucher, les pieds dans la vase, mais avec la satisfaction d’être propre ! Marylou ne s’y risquera pas.  Le fait de m’être douché m’a également permis de vérifier qu’on avait largement pied et qu’il nous était tout à fait possible de traverser sans mouiller les sacs. Ceci fait, et sans une goutte aux mauvais endroits, on reprend la marche et atteignons au bout d’un moment la route qui va à Kharakhorum et que nous longeons. A environ 12 kilomètres de la ville, on décide de chercher un endroit où dormir.  Au lieu de planter la tente près de la route, on décide de rejoindre une colline non loin (car on a bien fini par en atteindre de nouveau) pour planter la tente au sommet. S’il s’agit d’un détour sans intérêt pour le lendemain, après tout un bon endroit où dormir se mérite ! L’ascension  sera assez éprouvante car relativement pentue bien que la colline ne soit pas nécessairement immensément haute non plus. Une fois au sommet, nous ne nous faisons pas prier pour mettre la tente, bien que je manquerais à un moment de me sentir mal et devrais compter sur Marylou pour terminer, pendant que je récupère en mangeant une barre de céréale.

Après le repas, alors qu’on s’attend à passer une bonne nuit salvatrice, c’est tout le contraire qui se passe. On est en effet pas couchés depuis une demi-heure qu’un grand vent se lève, prenant la tente sur son flanc, faisant claquer la seconde peau de la tente -bien que je ne doute pas qu’elle tienne – produisant un bruit assourdissant. Alors qu’on finit par prendre des boules Quies pour tenter d’oublier le bruit, le vent se renforce et gonfle tellement la paroi de la tente de mon côté que je me retrouve presque « enseveli ». Je me redresse donc pour « tenir » la paroi, ayant peur que l’armature faite de tubes d’aluminium, ne se dégonde voire se casse. J’en viens même à réveiller Marylou – qui somnolait plus qu’autre chose – pour qu’on soit deux à le faire. La situation dure… je finis par propose qu’on se relaye pour qu’au moins l’un soit en train de dormir quand l’autre tient. Alors que je commence à tenir, je me rends compte que je ne pourrais pas rester comme ça suffisamment longtemps pour offrir à Marylou un véritable moment de repos. Je veux DORMIR. Je finis par prendre la décision de faire volontairement s’effondrer la tente sur elle-même, pour que les toiles n’offrent plus de résistance au vent tandis que nous dormirions à l’intérieur bien que ça ne fasse du coup que des toiles posées sur nos corps. Prévenant Marylou de ma décision, je m’exécute, manquant d’en perdre ma polaire en me baissant tellement le vent est fort. Quand je rentre à nouveau dans la tente, il me faut batailler pour me faire une petite place où je ne tiendrais que recroquevillé. Néanmoins, cela sera suffisant pour dormir.

27/08/2011

Dans mon petit espace aménagé dans les toiles, je me réveille avec le lever du soleil (ou disons une heure après car il n’était déjà plus sur l’horizon) puisque la porte de la tente, qui contient une moustiquaire d’où je peux voir à l’extérieur, est littéralement sur moi.

Tant bien que mal, je m’extirpe de la tente, prends des photos et entreprends avec succès de remonter la tente. Le vent étant tombé et l’ayant moi-même démontée, ce n’était pas mis n’importe comment et donc la tâche m’était facilitée. Quand je retourne dans la tente, qui a donc repris ses proportions normales, Marylou est réveillée, ce qui nous permettra de rapidement décoller sous les coups de 9h. Nous rejoignons le bord de la route et la longeons ainsi, parfois dans les nuages de poussière soulevés par les roues des voitures, pendant deux heures jusqu’à atteindre le monastère d’Ederne Zuu, monastère bouddhiste le plus ancien de Mongolie. Notre rapidité relève de l’exploit et nous sommes épuisés et ce d’autant compte tenu de notre courte nuit.

 Vers 11h30, on se décide à aller visiter le Monastère dont seuls le musée et un groupe de temples sont payants. Nous passons donc les belles murailles blanches et entrons dans cet immense espace de steppes inclus dans les murs et où se trouvent les temples. L’endroit est très agréable. Nous décidons de visiter l’un après l’autre afin que celui qui attend garde les sacs. Si les temples sont fermés ou payants, je ne me lasse pas d’en admirer l’architecture extérieure. En réalité, un temple est ouvert et gratuit : celui où les moines récitent des prières, mais je le trouverais bien moins « vrai » qu’à Oulan-Baator, manipulant par exemple de trop l’argent laissé en offrande par les croyants à mon goût. A une sortie opposée à l’entrée du Monastère, une pancarte indique qu’à quelques centaines de mètres se trouve le lieu de l’ancienne capitale mongole, Kharakhorum (la ville actuelle s’appelant en réalité Kharakhorin) où seule une statue subsiste de sa destruction par les chinois en 1388. Une fois au niveau de la statue en pierre représentant une sorte de tortue, je me rends compte que plein de fouilles restent à faire, et que ce n’est probablement pas dans leurs priorités puisque je vois à même pas 30 mètres, soit très sûrement toujours sur les vestiges de l’ancienne cité, un immense transformateur qui a été construit.

Après que Marylou ait elle aussi visité le Monastère, nous décidons de marcher à l’autre bout de la ville, afin d’atteindre la gare routière pour acheter nos tickets de bus pour le lendemain. Il nous faudra marcher 30 pénibles minutes pour l’atteindre et nous obtiendrons deux places dans un mini-bus au même prix qu’un bus.

Après ça, c’est presque en marche rapide que nous rejoignons l’immense espace de verdure en bordure de la ville, là où nous avions dormi le premier jour à Kharakhorum. Posant la tente à peu près au même endroit que la première fois, nous nous empressons de manger. Ensuite, alors qu’il ne doit pas être plus de 14h30-15h, nous décidons de ne plus bouger avant le lendemain afin d’en profiter pour dormir, lire, écrire les comptes rendus et jouer aux cartes. Alors qu’il fait une chaleur à tomber en cet après-midi, faisant de la tente un four, un petit orage remettra heureusement les choses au clair, rendant l’après-midi dans la tente finalement tout à fait agréable.

Après le repas du soir, nous discuterons  un moment à la lueur de nos lampes avant de s’endormir dans cette dernière nuit d’une randonnée dans les steppes qui a tenu toutes ses promesses.

 

Yayann

Commentaires

  1. Pap a écrit le 16-09-2011


    Tu m’avais déjà raconté en détails le week-end dernier mais je dois avouer que de le relire m’a à nouveau imprégné. J’ai particulièrement apprécié la première nuit dans les steppes où vos premiers hotes des yourtes parraissaient particulièrement sincères doux et gentils. Les photos d’eux laissent transparaitre un échange particulier.
    Bisous.
    Didpap

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Le soleil se lève sur la Place Rouge.