Entre consumérisme et tradition.
Le réveil sonne. Miracle, on arrive à se lever malgré la grosse journée de la veille ! Si l’on tend à avoir un rythme tout aussi soutenu aujourd’hui, on se rend compte que l’on aura très probablement réussi à visiter tout ce qu’il avait d’immédiatement d’intéressant à voir pour un touriste de passage.
Afin de démarrer du bon pied, petit déjeuner traditionnel chez… Starbucks ! Eh oui, on ne se refait pas, Olivier nous ayant indiqué qu’il y en a un juste à côté de la résidence (et juste en face de l’hôtel où nous avait déposé le taxi la veille au soir : preuve que les deux étaient bien à côté !!), on ne peut résister à l’appel des muffins, cookies et autres cafés qui ont fait la réputation de la chaîne dans le monde entier. D’autant que c’est pas vraiment ce qu’on a eu depuis le début du voyage !
Après ça, direction le Temple des Lamas que nous décidons de rejoindre en taxi car il n’est qu’à un arrêt de métro de la station de métro qu’il nous aurait fallu de toute manière atteindre en taxi (me suivez-vous ?), donc autant pousser la course jusque là-bas ! Une fois l’entrée du Temple payée (oui tout est payant…), on marche le long d’une courte allée boisée avant d’arrivée dans la première cour du Temple. A l’image de la Cité Interdite -et a priori de la plupart des bâtiments Chinois- le Temple se compose en une succession de cours, séparées par d’imposants bâtiments au Nord de chacune d’entre-elles et bordées latéralement par des bâtisses un peu plus petite. Ce qui est de suite frappant, à peine nous entrons dans la première cour, c’est la ferveur des chinois. Pour un pays communiste, et donc a priori rejetant toute forme de religion car elles sont une aliénation pour l’Homme, je n’aurais pas imaginé qu’aient pu perdurer de telles pratiques. A même les cours, les gens viennent avec de longs bâtons d’encens qu’ils font brûler dans des récipients disposés le plus souvent en face des différentes salles du Temple, tandis qu’ils s’agenouillent sur de très longs coussins et prient. Encore une preuve d’une autre ouverture insoupçonnée du régime communiste chinois…
Durant plus d’une heure, nous visitons ainsi toutes les salles, les petites aux statues bouddhistes souvent ésotérique, aux grandes où se trouvent de plus grandes statues dont notamment une statue de 26 mètres (dont 5 mètres étant sous terre) inscrite au Livre des Records car elle a été taillée dans un même tronc. Dans toutes ces salles le même constat : les gens sont pieux. Ils ne cessent de consciencieusement s’agenouiller devant chaque statue après avoir déposé leur encens et de poser et relever leur tête sur le coussin en cuir tout en aplatissant les mains, une fois paumes contre le coussin, une autre fois paumes en l’air. Dans des salles où sont présentes trois statues de Bouddha représentant l’avenir, le présent et le passé ou encore dans d’autres des combinaisons incluant le Bouddha de la médecine ou le savoir, il intéressant de voir où les gens prient le plus (le présent et la médecine sont ainsi fortement plébiscités). Oui, cet endroit est bien le plus grand temple bouddhiste de Pékin.
Après cet intermède religieux très appréciable, direction en métro le Marché de la Soie ! Loin du doux nom exotique que cela évoque, le Marché est en réalité un énorme bâtiment sur 5 étages de haut situé dans le principal business district (en clair, hauts gratte-ciels de partout) de Pékin. Loin de l’image de petites pagodes ou stands où de vieilles et sages chinoises vendent de la soie tissée maison, c’est donc un énorme complexe où sont vendus des vêtements (de soie ou non) et des objets modernes ou similis traditionnels. Dans ce paradis de la consommation où tous les vendeurs t’interpellent quand tu marches alors qu’ils vendent souvent la même chose que leur voisin, il n’y a qu’un mot d’ordre : négocier. Si Marylou sera au tout départ choquée par le procédé, les vendeurs chinois (qui comme par hasard savent tous parler anglais !) jouant sur les émotions, elle comprendra vite qu’ils ont tous la même musique, les mêmes paroles et qu’il est assez aisé dès le départ de savoir si l’on pourra obtenir notre objet au prix voulu (parfois 5 fois moins cher que le prix de départ !). Nous ressortirons de là, les bras chargés (fallait bien faire des cadeaux !) et affamés vers 15h, nous dirigeant vers le Mc Do d’à côté histoire de bien terminer cet épisode consumériste.
Dernier arrêt : Le Temple du Ciel !
Situé dans un immense parc au sud de la ville, il s’agit d’un temple construit en 1420 afin de prier pour de bonnes récoltes, l’Empereur de Chine étant le Fils du Ciel. Situé sur trois immenses dalles de marbre blanc, l’édifice de 38 mètres de haut est un chef d’oeuvre d’architecture avec ses trois toits tuilés bleus empilés. Les finitions sont magnifiques et l’ensemble est d’autant étonnant qu’aucun clou n’a été planté (du moins initialement). Malheureusement, c’est seul que je visite le Temple, Marylou n’ayant pas voulu payer et ce d’autant qu’elle était fatiguée. Nous nous donnons donc une zone de rendez-vous dans le Parc où l’on doit se retrouver dès que j’ai terminé.
Et l’heure n’est pas venu de la rejoindre car outre le Temple du Ciel, dans ce parc se trouve aussi deux autres complexes, la Voûte Céleste Impériale et l’Autel Circulaire qu’il me faut visiter. Malheureusement, je perdrais du temps à discuter longuement avec des suisses sur lesquels je tombe dans le Temple et qu’on avait rencontrés dans l’Auberge de Jeunesse à Oulan-Baator. Du coup, je n’aurais le temps de visiter que l’Autel Circulaire qui est un ensemble de trois terrasses de marbre superposées et organisées autour du chiffre 9 (ce chiffre étant symbolique car c’est le plus élevé). Les marches pour atteindre le sommet sont donc organisées par groupes de neuf, les balustres de marbre sont au nombre de 360 (multiple de 9) et au sommet de la troisième terrasse, neuf cercles concentriques composés de dalles de marbre (chaque cercle comportant un nombre de dalles correspondant à un multiple de 9) entourent la dalle centrale. Si l’ensemble est architecturalement impressionnant par sa précision, je ne pourrais cependant tester la résonance particulière qui paraît-il survient lorsque l’on se tient au centre de la dalle du milieu, faute de monde. C’est à coup de mégaphone utilisé par un policier qu’on se fera tous sortir de l’Autel car c’est l’heure de la fermeture. Ceci explique, que je ne pourrais donc entrer dans la Voûte Céleste Impériale dont j’apprendrais ensuite qu’elle contient de très belles peintures et qu’elle est notamment entourée par le Mur de l’Echo qui permet paraît-il à un chuchotement d’être audible à l’opposé du mur si l’endroit est peu bruyant.
Je n’ai donc plus qu’à rejoindre Marylou, à l’ouest du Parc dans la zone convenue. Me situant bien au sud, pour l’attendre il me faut longuement marcher le long d’allées où il est interdit d’aller dans l’herbe (étrange pour un parc) et a contrario de sentiers situés au milieu de zones complètement laissées en friches où l’on se croît dans une prairie. Le Parc est immense et ce type d’endroit où on se croirait à mille lieux de Pékin doit être réellement reposant pour les habitants. Ceci étant, arrivé à l’endroit qui apparaît le plus à l'ouest sur les plans que je croise, toujours pas de Marylou. Je m’inquiète de l’avoir loupée, la zone de rendez-vous n’ayant pas été suffisamment précise, j’ai peur de ne pas avoir assez quadrillé la zone ou pire, que Marylou se soit mis à ma recherche, prenant peur que je prenne tant de temps pour la rejoindre. Je m’engage donc toujours plus au nord, longeant le mur ouest, en balançant mon regard dans tous les sens espérant la trouver. Mon portable ne captant plus depuis la Mongolie (merci forfait bloqué d’SFR…) on n’a aucun moyen pour se joindre. Finalement, j’atteins une porte à travers laquelle je vois encore une zone de parc, mais au loin une seconde porte menant sur la rue. J’hésite à prendre la première, ayant peur que ce soit déjà considéré comme une porte de sortie, et ainsi que je ne puisse plus re-rentrer derrière car c’est Marylou qui a l’argent (les parcs étant payant à Pékin je le rappelle). Après avoir jeté des coups d’oeils pour apercevoir d’éventuels guichets, je m’engage et constate heureusement que c’est bien la seconde porte qui fait office de sortie. Devant moi s’étend donc toute une autre zone du Parc, qui étrangement n'est pas clairement indiquée comme faisant partie de celui-ci sur les cartes. Alors que je suis persuadé que Marylou n’est pas là et que je marche juste dans une partie de la zone pour la forme, Marylou m’interpelle alors qu’elle finit par courir vers moi. Alleluia ! Alors que j’observe notre carte, qui est celle sur laquelle on s’était basés pour donner le rendez-vous, je constate que cette zone était bien celle qu’on avait indiquée, et que ce sont les cartes du Parcs qui m’ont induit en erreur !
Bref, alors que le soleil décline fortement, on va enfin pouvoir rentrer ! Enfin… avant nous marchons un peu à l’est du Parc pour trouver un supermarché où nous pourrions acheter des bouteilles d’eau pour le lendemain. Sans succès ! Rageant de marcher pour rien alors que nous sommes déjà bien fatigués – ne serait-ce que par notre recherche respective dans le Parc. Rentrant chez Olivier, nous décidons ensuite de manger dans un restaurant chinois qu’on trouverait dans son quartier afin de manger au moins du riz cantonnais. On en trouve bien un et on nous sert un sceau de riz cantonnais (marrant à dire, mais il n’est en réalité pas si grand que ça) ou du moins d’une composition y ressemblant fortement bien que cela soit moins bon que le riz cantonnais que l’on trouve dans les restaurants chinois en France. Tant pis ! cela suffit pour se remplir la panse avant de retourner chez Olivier pour se reposer en vue de la super randonnée qui commence le lendemain : la Muraille de Chine.
Yayann
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